B12 : la vitamine de la compassion est une bande dessinée qui condense toutes les informations connues sur la vitamine B12.
Elle est également disponible au format PDF en téléchargement libre sur le site de la Fédération végane.
B12 : la vitamine de la compassion est une bande dessinée qui condense toutes les informations connues sur la vitamine B12.
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Des titres sensationnalistes inquiètent sincèrement les véganes en prétendant qu’une étude démontrerait qu’une « forte complémentation » en vitamine B12 augmenterait le risque de cancer du poumon. C’est faux ! L’étude en question ne permet pas d’établir un lien de causalité (une association n’est pas un lien de causalité) et sa conclusion insiste principalement sur l’absence d’effet protecteur de cette complémentation chez les personnes qui fument. Au contraire, les études randomisées avec groupe de contrôle indiquent que la complémentation en vitamine B12 n’augmente pas la mortalité par cancer (ni toute autre cause). De son côté, l’excès en vitamine B12 n’a encore jamais été caractérisé chez l’espèce humaine. C’est un nutriment pour lequel il n’existe pas de dose toxique connue. Enfin, si les véganes se complémentaient de manière parfaitement assidue (selon les recommandations de la communauté scientifique végane internationale), la quantité de vitamine B12 absorbée serait inférieure de moitié par rapport aux populations qui consomment des produits d’origine animale. Arrêter de fumer semble être le seul message de prévention rationnel pouvant être déduit de l’étude, mais c’est moins sensationnel…
La faible charge électrique et les dimensions de la vitamine B12 limitent sa diffusion au travers des muqueuses intestinales (0,5 %), ce qui est insuffisant pour satisfaire les besoins de notre espèce (environ 1 µg absorbé par jour). De plus, ce nutriment n’est présent qu’en très faible quantité dans les aliments d’origine animale : entre 0,1 et 3,0 µg (en dehors des abats et des fruits de mer). Le système digestif humain possède donc un mécanisme complexe permettant d’améliorer l’absorption de ces toutes petites quantités de vitamine B12. Nos récepteurs spécifiques sont toutefois rapidement saturés, ce qui plafonne la dose absorbée à environ 1,5 µg par repas. Il faut entre 3 et 6 heures pour que les récepteurs retrouvent leurs pleines capacités d’absorption.
La consommation de vitamine B12 des populations dont l’alimentation est conventionnelle est de 6,2 µg par jour (± 4,5 µg) pour les hommes et de 4,6 µg par jour (± 4,2 µg) pour les femmes (INCA 3). Répartie entre le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner principalement, ainsi que d’éventuels goûter et apéritif, la dose absorbée quotidiennement est d’environ 2,75 µg pour les hommes et 2,35 µg pour les femmes (soit 2,5 µg de moyenne).
La prise d’un complément de vitamine B12 de 10 µg une seule fois par jour, ainsi que le recommande la communauté scientifique végane internationale, ne permet d’absorber que 1,6 µg (1,5 µg par les récepteurs saturés + 0,5 % de 10 µg, soit 1,55 µg). Les recommandations pour les véganes qui souhaitent se complémenter de manière hebdomadaire (2 000 µg) ou bimensuelle (4 000 à 5 000 µg) permettent d’atteindre exactement la même cible quotidienne à l’année longue par diffusion passive au travers des muqueuses (99,5 % des doses ingérées sont alors éliminées dans les fèces, dégradées par la flore intestinale sans avoir été absorbées).
La moyenne quotidienne de 1,6 µg de vitamine B12 absorbée chez les véganes est donc nettement inférieure à celle qu’absorbent les personnes dont l’alimentation est conventionnelle (2,75 et 2,35 µg pour les hommes et les femmes respectivement). À l’année longue, une personne végane absorbe environ moitié moins de vitamine B12 que la moyenne française (40 % de moins pour être précis : 566 µg contre 913 µg) quelle que soit la méthode de complémentation choisie (quotidienne, hebdomadaire ou bimensuelle).
Les personnes véganes négligent encore trop souvent la complémentation, malgré nos efforts :
Ce n’est pas un secret, les données objectives confirment régulièrement que les personnes véganes sont sujettes à la carence en vitamine B12. La cause est connue, le remède aussi, nous travaillons donc bénévolement pour les faire connaître.
Les quelques études comparatives dont nous disposons indiquent que la mortalité des véganes par cancers n’est pas inférieure à celle des populations qui consomment des produits d’origine animale. L’insuffisance en vitamine B12 n’est donc pas un moyen de prévenir les cancers. De son côté, la complémentation a bien peu de chances d’être une cause de cancer quelconque, comme l’indiquent les essais cliniques randomisés avec groupe de contrôle, ainsi que leurs méta-analyses (niveau de preuve le plus élevé dans ce domaine) :
« La complémentation en vitamines B [B12 comprise] n’a pas d’effet sur la fréquence des cancers, ni sur la mortalité imputable aux cancers, ni sur la mortalité toutes causes confondues. Elle est au contraire associée à une moindre incidence des mélanomes de la peau et n’a aucun autre effet sur les autres cancers » [Zhang SL et al. Effect of vitamin B supplementation on cancer incidence, death due to cancer, and total mortality. A PRISMA-compliant cumulative meta-analysis of randomized controlled trials. Medicine (Baltimore) 2016 Aug; 95(31): e3485].
La presse éprouve bien des difficultés à intéresser le public avec des résultats aussi rassurants, raison pour laquelle le moindre sensationnalisme fait recette. L’occasion vient de se présenter grâce au journal d’oncologie clinique, qui vient de publier des statistiques d’observation (niveau de preuve inférieur dans ce domaine) associant la prise de vitamines B au cancer du poumon :
« Cette association spécifique selon le sexe et la source apportent des preuves supplémentaires permettant d’affirmer que les compléments de vitamines B ne préviennent pas les cancers du poumon et pourraient être néfastes » [Bradsky TM et al. Long-Term, supplemental, one-carbon metabolism–related vitamin B use in relation to lung cancer risk in the vitamins and lifestyle (VITAL) cohort. J Clin Oncol 2017 Oct 20;35(30):3440-48].
Plutôt que de remarquer que les femmes ne présentaient aucune association dans cette étude, malgré une consommation plus importante de compléments de vitamines B, et qu’il existe des études bien plus fiables démontrant que la complémentation en vitamine B12 n’est pas une cause de cancer, les titres sensationnalistes se multiplient, par exemple :
« Une forte supplémentation en vitamines B augmente le risque de cancer du poumon » (Allodocteurs, France Info, 23 août 2017).
Faux : le lien de causalité n’est pas démontré dans l’étude mise en exergue. Il n’est question que d’une association. Une association signifie par exemple que l’on observe une plus grande probabilité de mortalité par la foudre chez des personnes qui ne lavent jamais leur voiture (exemple délibérément fictif). Cela ne signifierait pas que les voitures sales seraient une cause de foudroiement. Il serait nettement plus probable que les personnes habitant dans les zones où la foudre frappe plus souvent soient également celles qui ont abandonné tout espoir d’avoir une voiture propre en raison de pluies fortes et fréquentes. Autre exemple : les personnes qui sont atteintes de cancers graves pourraient plus fréquemment se tourner vers le véganisme dans l’espoir d’obtenir une rémission par les alimentations végétales. L’augmentation subséquente attendue du nombre de décès par cancer chez les personnes ayant adopté une alimentation végane serait imputable à la croyance selon laquelle les alimentations végétales promettraient de meilleures chances de rémission (pas au véganisme).
Lorsqu’on regarde les statistiques de Bradsky et al. concernant la complémentation en vitamines B et la fréquence des cancers du poumon (table 3), on remarque une association inverse : un complément de B12 dont la moyenne ne dépasse pas 55 µg par jour est associé à un nombre de cancers du poumon inférieur chez les hommes ayant arrêté de fumer (jusqu’à 34 % de cas en moins par rapport à ceux qui ne se complémentent pas du tout).
Les dépêches et articles de presse ne relatent que l’association entre une fréquence plus importante des cancers du poumon et la complémentation dépassant 55 µg de B12. Soit, mais l’absorption d’un complément de 5 ou 55 µg ne diffère que de 0,3 µg, autant dire presque rien en termes de taux sanguin, taux sanguin que l’étude n’a d’ailleurs pas mesuré… Par ailleurs, ces statistiques ne permettent pas de prendre en compte les phénomènes délétères connus tels qu’une fausse impression de sécurité chez les personnes qui consomment des compléments fortement dosés, croyant de bonne foi compenser une piètre hygiène de vie. La méthode et les moyens mis en œuvre sont donc insuffisants.
Ainsi, cette étude ne permet pas d’alerter les véganes au sujet d’un risque de complémentation excessive. Un tel risque n’est pas démontré, ni expliqué par l’étude, tandis que les essais cliniques randomisés avec groupe de contrôle ainsi que leurs méta-analyses contredisent cette hypothèse (avec des preuves reproductibles homogènes fiables). De plus, les recommandations de la communauté scientifique végane internationale garantissent un apport en vitamine B12 environ moitié moindre par rapport aux populations qui mangent des produits d’origine animale. Si les véganes présentent effectivement un risque à l’endroit de la vitamine B12, c’est celui de la carence, faute de se conformer aux recommandations. C’est d’ailleurs le seul point intéressant pour les véganes qu’aborde la publication de Bradsky et al. :
« Les carences dans ces nutriments [vitamines du groupe B, B12 incluse] peuvent potentiellement endommager l’ADN et influencer l’expression des gènes par une méthylation aberrante dont la conséquence est d’initier des cellules [cancéreuses] ou de promouvoir des cellules initiées. Les apports en vitamines B [B12 incluse] qui permettent d’atteindre les niveaux recommandés chez les personnes qui en manquent sont utiles pour ces raisons » [Bradsky TM et al. Long-Term, supplemental, one-carbon metabolism–related vitamin B use in relation to lung cancer risk in the vitamins and lifestyle (VITAL) cohort. J Clin Oncol 2017 Oct 20;35(30):3440-48].
Nous sommes d’accord sur ce point : la carence en vitamine B12 n’est pas une cure contre le cancer. Enfin, précisons que les personnes qui animent le site www.vivelab12.fr, le groupe Facebook éponyme et la Société végane francophone sont toutes bénévoles. Aucune ne touche le moindre centime des filières de la vitamine B12 (conflit d’intérêt : néant). Si une preuve reproductible nécessitait d’alerter les véganes au sujet de la vitamine B12, nous n’hésiterions pas à le faire afin de protéger les véganes.
Le lien de causalité tabac-cancer n’étant plus contesté que par les rares porte-parole de l’industrie du tabac (dont les soubresauts perdurent), mieux vaut encourager les messages de prévention concernant la tabagie plutôt que d’inciter les véganes à se méfier d’une complémentation qui leur est vitale (et qui n’a aucune chance d’être excessive). Les personnes qui fument peuvent bénéficier de programmes d’aide gratuits pour arrêter. Leurs efforts profiteront à la cause animale :
« Le fléau de l’orthorexie ou du manger “sain” de manière trop orthodoxe » (Le Point, 26/07/2017).
Sous ce titre accrocheur, l’article évoque la définition du Petit Larousse pour expliquer ce qu’est l’orthorexie. La vérification de la définition du terme véganisme, si elle avait été effectuée dans ce même Petit Larousse, aurait évité de le présenter comme un « régime alimentaire » destiné à « garantir un équilibre alimentaire sain » :
« Mode de vie alliant une alimentation exclusive par les végétaux (végétalisme) et le refus de consommer tout produit (vêtements, chaussures, cosmétiques, etc.) issu des animaux ou de leur exploitation » (Le Petit Larousse).
Il y a des choses passionnantes dans ce dictionnaire, comme la description du métier de journaliste, qui consisterait à vérifier les informations diffusées. C’est une bonne idée !
La consomm’action végane ne prémunit certes pas contre l’orthorexie, pas plus que n’importe quelle autre consommation. La Société végane francophone n’a jamais prétendu que les véganes vivaient plus longtemps. Par contre, il est permis de douter que de brocarder les troubles du comportement alimentaire dans la presse augmente les chances de rémission des personnes qui les vivent au quotidien.
Jamais deux sans trois ! Les erreurs s’amoncellent dans l’article, au point qu’une fraude scientifique s’est glissée au sujet de la vitamine B12 :
« Obtenu par extraction animale, cet élément sert essentiellement à la fabrication des globules rouges. C’est cette même vitamine dont manquait une patiente de Sophie Ortega, médecin nutritionniste à Paris : “Elle commençait à devenir aveugle par carence de B12”, “Vegan pure et dure”, cette patiente refuse d’en avaler. “C’était comme si elle préférait perdre la vue” que “de trahir son engagement envers les animaux”, s’inquiète son médecin. »
Il serait aussi faux que dangereux de faire croire à tort à une personne végane que la vitamine B12 dont elle a besoin pour vivre provient des animaux. Quand on ne respecte pas la liberté de conscience des patientes et patients, en dépit du code de déontologie (article 7, R. 4127-7 du CSP), il ne faut pas s’étonner du résultat.
Aucun complément de vitamine B12, même les spécialités pharmaceutiques, n’est extrait de produits d’origine animale. La B12 des compléments est produite exclusivement par culture bactérienne.
Le document de référence, publié par la communauté scientifique végane internationale et endossé par l’ensemble des organisations véganes majeures dans le monde, s’intitule Ce que tout végane doit savoir sur la vitamine B12. Toutes les personnes véganes doivent se complémenter en choisissant de consommer :
Chacune de ces solutions offre exactement la même garantie de satisfaire les besoins quotidiens des adultes. Diviser par quatre pour les nourrissons à partir de la diversification (6 mois) jusqu’à 24 mois. Diviser par deux seulement pour les enfants de 2 à 12 ans. Ensuite, les doses sont les mêmes que celles des adultes. Attention à réduire les comprimés en poudre, pour éviter que les enfants ne s’étouffent en avalant de travers.
Tous les métiers sont difficiles, ceux du journalisme comme ceux des professions de santé. N’hésitez donc pas à rejoindre le groupe d’information Facebook intitulé Vive la B12 ! si vous souhaitez en savoir davantage sur le véganisme et à consulter la Société végane francophone, à défaut de compulser le dictionnaire… L’AFP désinforme par ignorance, cela peut arriver, mais Le Point, Midi Libre, Sud Ouest, L’Obs, etc. répètent les mêmes erreurs sans aucune vérification, au risque d’écarter les personnes qui font le choix d’une alimentation végétale de la vitamine qui protège leur santé.
Ingrédients :
Cette recette nécessite l’utilisation d’emporte-pièces et de 2 plaques de pâtisserie ou tapis de cuisson. La procédure est décrite pour un robot muni d’une feuille ou batteur plat, mais elle est également réalisable à la main, par un pétrissage qui n’aère pas la pâte.
Préparation :
Pour fabriquer la pâte, démarrer le robot à vitesse faible et procéder par étapes :
Préchauffer le four à 160 °C, avant de former les biscuits :
Ces biscuits se dégustent froids. Pour une quarantaine de biscuits non fourrés, chaque biscuit correspond à une dose quotidienne de B12.
Recette proposée par Jasmine Perez
Prétendre faire de la prévention en déconseillant le végétalisme est une démarche dangereuse pour la santé des personnes, parce que le rejet idéologique isole les populations concernées et ne transmet pas les informations de sécurité. La stigmatisation à laquelle se livre malheureusement AXA prévention (association) est irresponsable.
Contrairement à ce qu’affirme la fiche AXA prévention, la vitamine B12 n’est pas d’origine animale. Faute de posséder les enzymes nécessaires, aucun membre du règne animal n’est en mesure de synthétiser la vitamine B12. Les bactéries constituent le point de départ de ce nutriment pour l’ensemble de la chaîne alimentaire. L’intégralité des compléments alimentaires disponibles sur le marché provient de la source originelle de la vitamine B12 : les bactéries. Rappelons, sans nous moquer, que les bactéries ne sont pas des animaux, et « qu’à l’exception de la vitamine B12, les alimentations végétales présentent une haute qualité nutritionnelle » (données françaises sur les véganes de la cohorte Nutrinet-santé).
L’inutile massacre des animaux est ce qui motive l’écrasante majorité des véganes. Depuis la découverte de la vitamine B12 et la mise au point de ses moyens de culture bactérienne (12 décembre 1947), chaque personne est face à un cas de conscience sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Prétendre que « le régime végétalien doit être évité à tout prix chez les enfants, les femmes enceintes et celles qui allaitent, les personnes âgées ou malades », comme le fait AXA prévention, constitue une fraude scientifique :
« Lorsque les pièges connus sont évités, la croissance et le développement des enfants véganes et végétariens paraît normale » (Pr. Sanders).
« Ces pièges peuvent être facilement évités, et les alimentations végétales permettent d’élever les enfants avec succès » (Pr. Sanders).
Précisons que l’auteur de ces études d’observation n’a aucun conflit d’intérêts. Il est professeur émérite au Collège royal de Londres et n’est ni végane ni même végétarien (plus d’informations). Au lieu de stigmatiser les populations qui ne souhaitent plus tuer ni exploiter des animaux pour vivre, Tom Sanders décrit les pièges à éviter, ce qui a pour effet de protéger les enfants véganes et leurs familles.
Tout le monde peut vivre sans massacrer les animaux, même les personnes âgées ou malades. Il serait préférable que l’association AXA prévention adopte une attitude de prévention responsable plutôt que de propager des croyances irrationnelles telles que l’insuffisance protéique chez les personnes végétaliennes françaises (les cibles en acides aminés essentiels peuvent parfaitement être atteintes par les personnes qui font le choix d’une alimentation végétale). La position de la Société végane francophone ne repose que sur les preuves reproductibles (science), le respect des personnes (déontologie) et la transmission des informations de sécurité (information). Notre topo sur la sécurité des enfants véganes suit, pour rappel.
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BÉBÉDOUZE
Combien de véganes rêveraient de n’avoir jamais mangé d’animaux ni aucun de leurs fluides ? Des bébés chanceux ont le privilège d’avoir des parents véganes, qui construisent l’avenir d’un monde plus civilisé. Les alimentations végétales permettent d’avoir des enfants en bonne santé, à condition de respecter les recommandations qui suivent.
Les parents véganes ont raison de se poser des questions, en général. Les mamans qui veulent et qui peuvent allaiter sont désormais encouragées par les institutions, en raison des multiples bienfaits observés sur les mamans et sur les enfants.
Nous ne cherchons qu’à transmettre les pratiques qui protègent la santé, sans idéologie naturaliste. Par conséquent, lorsque l’allaitement est impossible ou non souhaité, les préparations de base et de suite Prémiriz 1er âge et 2e âge sont recommandées. Elles sont adaptées et véganes.
La diversification doit commencer à partir de 6 mois, parce que le lait maternel n’est plus assez riche en fer ni en zinc pour garantir des apports suffisants pour la croissance des nourrissons. Le consensus est général, qu’il s’agisse du PNNS français, de l’OMS, de l’EFSA ou de l’Institut de médecine américain, et même de LLL (La Leche League) :
« les recommandations, tant nationales qu’internationales, s’accordent à préconiser un allaitement exclusif pendant les six premiers mois et une introduction des solides à partir du milieu de la première année (à noter que ces recommandations sont en adéquation parfaite avec le ressenti des mères fondatrices de LLL qui, il y a cinquante ans, avaient observé que les enfants grandissent parfaitement avec une diversification alimentaire repoussée à ce moment-là).
[…]
les données récentes montrent que les premiers facteurs limitants (c’est-à-dire en quantité devenant insuffisante pour couvrir les besoins de l’enfant) du lait maternel sont le fer et le zinc.
Ces deux éléments sont présents dans la viande et le poisson. Or la faible charge osmolaire du lait maternel permet l’introduction de protéines d’origine animale dès 6 0160mois sans surcharger les reins fragiles des enfants de cet âge. Et pour ce qui est du risque allergique, les Sociétés de pédiatrie indiquent : “L’introduction de l’œuf et du poisson peut débuter après 6 mois” » (site LLL).
Pour commencer, remarquons que ce texte n’est absolulent pas à destination des véganes. LLL a raison concernant les besoins en fer et en zinc, qui sont aisément comblés par la consommation de faibles quantités de chairs animales, parce qu’elles contiennent ces nutriments sous des formes hautement assimilables. Nous ne les recommandons évidemment pas pour des raisons éthiques, car il n’est pas nécessaire de tuer des animaux pour nourrir les bébés. Ces mêmes nutriments peuvent être obtenus avec une alimentation végane.
Les bébés véganes consomment des sources végétales abondantes de fer et de zinc, mais qui sont nettement moins biodisponibles. La diversification doit bien intervenir à partir de 6 mois, pour que les besoins en fer et en zinc soient satisfaits. Il peut falloir insister pour que le bébé mange suffisamment de végétaux riches en fer et en zinc afin de compenser cette plus faible biodisponibilité.
La nouvelle mode de la DME (diversification menée par l’enfant) n’est donc pas une bonne idée pour les enfants véganes, pas à moins que le bébé ne mange bien (en quantité), ce qui demande une coordination que tous les petits ne possèdent pas forcément à 6 mois (savoir se tenir assis parfaitement, se concentrer et prendre les objets). Les variations d’acquisition plus ou moins rapides sont importantes selon les bébés. Soulignons qu’aucune culture n’a pratiqué la DME par le passé, mais plutôt le prémâchage des aliments solides par les parents avant de les donner aux bébés. L’introduction des aliments solides n’est donc pas une simple phase de découverte pour les bébés véganes, mais une étape nutritionnelle cruciale. C’est une spécificité végane, mal connue de LLL. Certaines militantes de l’allaitement (selon nos retours de mamans véganes) prétendraient que le lait maternel pourrait pleinement suffire au-delà de 6 mois, contrairement à l’avis officiel de leurs organisations. Il n’en est rien.
Des parents disent n’avoir rencontré aucun problème malgré une certaine imprudence, et nous ne pouvons que nous en féliciter si c’est vrai (les petits retards ne sont pas toujours identifiés avec précision). Ces témoignages anecdotiques ne doivent toutefois encourager personne à prendre les mêmes risques, bien au contraire, car les problèmes qui nous ont été rapportés concernaient précisément les bébés allaités sans diversification ou sans diversification suffisante.
Une bonne insistance à la diversification a permis à des parents véganes de rétablir des courbes de croissance qui commençaient à présenter des débuts de cassure, mais mieux vaut prévenir, car ces situations sont extrêmement stressantes pour les parents et potentiellement dangereuses pour les bébés. De même, la complémentation en B12 concomitante a remis plus d’un bébé végane sur pied, comme en témoignent la littérature médicale ainsi que nos observations.
Il est difficile d’identifier des séquelles après résorption de carence dans la plupart des cas, mais cela peut tout aussi bien tenir à la valeur subjective de l’appréciation de l’état d’un système nerveux dont les examens ne permettent pas de tirer des conclusions purement objectives, au sens scientifique du terme. Des cas plus graves ont été rapportés très tôt, puisqu’une étude menée sur les enfants véganes de parents pionniers qui n’utilisaient pas les compléments par idéologie ou par ignorance avait clairement observé des « changements du système nerveux » dès les années 60, expression pudique qui désignait des séquelles graves (anomalies congénitales, atrophie cérébrale, etc.). C’est d’autant plus triste que la solution (efficace à tous les coups) existe depuis 1948, date de la découverte de la B12, seul nutriment d’origine bactérienne dont les besoins ne peuvent être satisfaits par les alimentations végétales, pas à moins de consommer des produits enrichis ou des compléments.
Le lait des mères carencées en B12 n’est pas adéquat, et chez les mères dont les apports sont satisfaisants, le lait maternel n’est peut-être déjà plus une source optimale de B12 à partir de 4 mois (http://ajcn.nutrition.org/content/98/2/389). Les réserves constatées à la naissance compensent quelque temps, à condition que la maman ait eu des apports adéquats avant et pendant la gestation. Notre recommandation est donc de complémenter le bébé dès le début de la diversification, qui doit intervenir à partir du 6e mois. C’est en continuité avec les recommandations que nous avons réclamées et obtenues du PNNS.
Les apports en B12 peuvent s’avérer insuffisants malgré l’allaitement pour plusieurs raisons, à commencer par l’absence totale de B12 dans les aliments végétaux et la place que la diversification prend nécessairement sur la quantité de lait maternel consommée. De plus, la tétée est non mesurable, tandis que la concentration dans le lait maternel dépend étroitement des apports des mamans véganes. Les risques d’une insuffisance en B12 sont parfaitement documentés. La complémentation ne présente pas la moindre toxicité. Le prix des compléments est faible. Tous les éléments concernant l’évaluation du risque convergent pour recommander la complémentation des bébés.
Aujourd’hui, les enfants véganes n’ont plus aucune raison d’être carencés en B12. Il y a des cas d’atrophie cérébrale malheureusement récents, des décès presque chaque année, des établissements de soins qui se plaignent des parents véganes, et personne ne peut vraiment leur reprocher de se plaindre. Les pires drames individuels (pourtant évitables à 100 %) se reportent sur le collectif et impactent la cause animale tout à la fois. Cette chaîne de victimes opère comme un domino cascade, que seules l’ignorance et l’obstination déclenchent. Les associations et institutions qui ne diffusent pas les informations de sécurité nécessaires ont une part de responsabilité significative.
Nous recommandons donc ce qui est prudent, ce qui fonctionne à coup sûr pour la sécurité de toutes les personnes qui végétalisent leur alimentation et celle de leurs enfants. Le véganisme n’est pas un terrain d’expérimentations. Il est désormais suffisamment bien documenté pour que les pièges soient évités.
De nombreuses questions sont posées au sujet des enfants qui mangent des chairs animales deux fois par semaine et un bout de fromage à la cantine ou chez un parent séparé (dont les convictions ne sont pas toujours véganes).
Cette consommation de chairs et de fluides animaux ne protège pas les adultes de la carence en B12 ni les enfants. Nous en avons l’expérience, les témoignages abondent, et nous savons exactement pourquoi. En raison des phénomènes d’absorption, et surtout du plafonnement de l’absorption active, la plus faible fréquence de consommation des produits animaux réduit bien davantage la possibilité de garantir les apports que la seule quantité de produit ingéré. La complémentation est bien la seule recommandation qui protège. Cela permet également de sécuriser tout passage au véganisme, le cas échéant. À toutes fins utiles, rappelons le post dédié à la B12 dans le végétarisme.
Le véganisme est adapté pour les enfants, à condition d’éviter les pièges :
• B12 ;
• Iode ;
• Vitamine D ;
• Donner une alimentation riche en énergie et digeste, sans oublier les matières grasses quotidiennement (même si l’enfant continue d’être allaité), car les enfants ont de petits estomacs, et leurs besoins en énergie sont proportionnellement plus importants.
Les meilleures recommandations institutionnelles mondiales donnent d’autres conseils avisés pour équilibrer son alimentation végétale, avec une section grossesse, allaitement et enfants.
RAPPEL 1
Tous les véganes doivent se complémenter en choisissant de consommer :
• soit 1 microgramme trois fois par jour ;
• soit 10 microgrammes une fois par jour ;
• soit 2 000 microgrammes une fois par semaine ;
• soit 5 000 microgrammes une fois toutes les deux semaines.
Chacune de ces solutions offre exactement la même garantie de satisfaire les besoins quotidiens des adultes. Diviser par quatre pour les nourrissons à partir de la diversification (6 mois) jusqu’à 24 mois. Diviser par deux seulement pour les enfants de 2 à 12 ans. Ensuite, les doses sont les mêmes que celles des adultes. Attention à réduire les comprimés en poudre, pour éviter que les enfants ne s’étouffent en avalant de travers.
Les recommandations ci-dessus ne concernent que la cyanocobalamine. La vitamine B12 ne possède strictement aucune toxicité, sa forme la moins chère (cyanocobalamine) est plus stable et beaucoup mieux étudiée. Faute d’une littérature suffisante et en raison de plusieurs retours négatifs concernant quelques adultes, nous recommandons par précaution de ne pas utiliser les autres formes de B12 pour les bébés, quoi qu’en disent les entreprises.
RAPPEL 2
La tenue soigneuse des courbes de croissance reste un indicateur précieux pour effectuer le suivi nécessaire. L’avis régulier des personnes professionnelles de la santé n’est pas encore assorti de conseils nutritionnels adaptés aux alimentations végétales, pas en France, mais il permet de garantir une meilleure protection des bébés, car ces métiers sont rompus à l’identification des éventuels écueils communs à tous les bébés, quelles que soient leurs alimentations.
ADDENDUM
Tom Sanders, professeur émérite à l’université de Londres (King’s College), n’est ni végane ni végétarien, et ne peut donc pas être suspecté de faire du prosélytisme végane. Il a publié plusieurs papiers sur les enfants véganes, qui soutiennent intégralement notre retour d’expérience et donc aussi la position exposée ci-dessus (Vegetarian Diets and children en 1994, Vegetarian Diets and children en 1995).
L’ignorance est très répandue au sujet de la vitamine B12 ! Preuve en est cette interview du professeur Philippe Legrand, qui dirige le laboratoire de nutrition humaine de l’Agrocampus-INRA de Rennes.
Contrairement à ce qui est affirmé ci-dessus, la synthèse totale de la vitamine B12 a déjà été effectuée (par Robert Burns Woodward et Albert Eschenmoser en 1972). Pour autant, sa réalisation n’est pas aussi rentable que la culture bactérienne dans des fermenteurs, utilisée pour l’intégralité des compléments alimentaires de vitamine B12.
Rappelons que les bactéries constituent l’origine de ce nutriment pour l’ensemble de la chaîne alimentaire, car aucun animal n’est capable de le synthétiser. La vitamine B12 a été découverte dans un bain de Streptomyces, des bactéries prélevées dans un jardin. Plutôt que de consommer des produits d’origine animale, les véganes s’approvisionnent donc directement à la source originelle de cette vitamine, et la culture même de ces bactéries ne requiert strictement aucun produit d’origine animale. Les bénéfices de cette pratique sont nombreux :
Le rôle de bourreaux ou bourrelles d’animaux n’a jamais grandi l’humanité. Les véganes s’en affranchissent en conduisant une alimentation raisonnée, civilisée et altruiste. En ce qui concerne les protéines, le Pr. Philippe Legrand appréciera également l’article de la Société végane française.
Si l’on coupe le gâteau en huit, chaque part de ce cheesecake apporte un peu plus de 40 µg (microgrammes) de vitamine B12 après cuisson, soit une dose journalière.
Ingrédients :
Mode opératoire :
Préchauffer le four à 180° C (thermostat 6).
Réaliser le biscuit en mélangeant les spéculoos émiettés à la margarine ramollie. Chemiser le moule de papier sulfurisé. Bien tasser le mélange au fond du moule (en construisant un bord de même épaisseur que le fond). Réserver au réfrigérateur pendant la préparation de la crème bédouzée.
Dans le bol du robot, placer le tofu ferme coupé en morceaux, le tofu soyeux, la crème de soja (ou ses ingrédients substitutifs), la purée de sésame, le sucre, la fécule, la vanille et le contenu de la gélule de vitamine B12. Mixer jusqu’à l’obtention d’une crème lisse. Si vous n’avez pas de robot, vous pouvez tout placer dans une grande jatte et utiliser un mixeur plongeant.
Verser la crème sur le biscuit et enfourner 30 minutes (préchauffage requis à 180° C ou thermostat 6). Laisser refroidir le cheesecake complètement. Placer au réfrigérateur 2 heures avant de servir.
Recette de Catherine Sanrey (librement inspirée de celle du blog Au vert avec Lili).
Les makrouts font partie de la pâtisserie traditionnelle orientale. Ils sont particulièrement partagés pendant le mois du ramadan. Chaque makrout enrichi à la B12 par le procédé suivant contient 10 µg (microgrammes) de B12, ce qui correspond à une dose journalière.
Ingrédients pour une cinquantaine de petits makrouts :
Mode opératoire :
Préchauffer le four à 180° C.
Verser la semoule dans une guess’a (grande bassine), ajouter le sel, puis la margarine ramollie. Sabler la semoule avec la paume des mains pour obtenir une boule dont on peut former des boudins. Il est nécessaire d’ajuster la texture et l’élasticité en ajoutant une petite quantité d’eau, pour que la pâte ne soit ni collante ni friable. Travailler rapidement du bout des doigts.
Laisser reposer 1 à 2 h, ou même une matinée. Une fois la pâte reposée, la travailler à nouveau et la diviser en petites boules. Réserver.
Pendant ce temps, préparer la farce en mélangeant tous ses ingrédients. Travailler à la main pour obtenir une farce bien molle. Selon la texture de la pâte de dattes, il est nécessaire d’ajuster la quantité d’huile de colza. Former de petites boules avec la farce, puis faire de chaque boule un boudin de petit diamètre.
Former de gros boudins de 3 ou 4 cm de diamètre, mais avec la pâte de semoule cette fois. Créer une cavité dans la longueur des gros boudins, afin d’y fourrer les boudins de dattes écrasées. Refermer la pâte de semoule par-dessus en pinçant avec les doigts. Rouler délicatement les boudins fourrés, sans mêler la pâte de dattes du cœur à la pâte de semoule.
Tronçonner les boudins fourrés en biais, pour former des losanges au couteau. Déposer les losanges sur une plaque de cuisson en les serrant bien les uns contre les autres, afin que la farce cuise le moins possible sur les côtés. Enfourner à 200° C (préchauffage requis), plutôt en haut du four, jusqu’à ce que les makrouts dorent.
Laisser refroidir, puis tremper chaque makrout dans le sirop de glucose tiédi, auquel de la fleur d’oranger a été ajoutée, ainsi que le contenu d’une gélule de 500 µg (microgrammes) de vitamine B12.
Servir avec une boisson parfumée telle qu’un thé à la menthe.
Recette de Catherine Sanrey (adaptée de la tradition).